Apprendre à Jouer de la Guitare
Comme un Pro !

 

Transcription de la vidéo :

Les 2 facettes du musicien et de l’ingé-son

Olivier Bessaignet : Olivier Marot, bonjour, tu es guitariste professionnel, tu as fait beaucoup de séances d’enregistrement, tu as maintenant 30 ans de métier, tu me racontais : plus de 500 albums à ton actif, plus de 2000 concerts, de belles expériences, et aussi tu produit, tu réalise des albums, donc tu connais parfaitement les deux facettes, d’un côté du musicien et de l’autre de l’ingénieur du son. Dans quels styles as-tu travaillé ?

Olivier Marot : que ça soit du Rock, Métal, jusqu’aux musiques ethniques, Caribéennes, Africaines, Brésiliennes, Jazz, puisque c’est ma première formation, Latino-Jazz, et bien sûr Pop, Funk, Blues… la passion de la musique.

Olivier Bessaignet : toute la musique

Olivier Marot : toutes LES musiques !

Olivier Bessaignet : est-ce que tu peux nous raconter, en tant que guitariste en séance d’enregistrement, finalement qu’est-ce qu’on attend d’un guitariste, que ce soit au niveau de son « son », ou de son jeu ?

Ce qu’on attend d’un guitariste lors d’une séance d’enregistrement

Olivier Marot : finalement que ce soit avec un groupe ou en séance pro, déjà d’avoir un aspect créatif, d’amener de la créativité. Et aussi d’avoir « le son », comme on dit « d’avoir le son sous les pieds », c’est à dire pouvoir changer très rapidement de style à travers le son, et de s’adapter à des gimmicks, etc…

Olivier Bessaignet : tu me disais que c’était une de tes forces, on t’appelais parce qu’on savait que tu étais rapide ?

Olivier Marot : exactement, que ce soit avec des pédaliers , ou des racks, ou des amplis pré-préparés, tu sais exactement comment ça se passe, en fait que tu puisses t’adapter très rapidement aux désirs de la production, et à l’évolution de la production, puisqu’on peut faire différentes pistes et finalement le gimmick préparé en amont se voit un peu changé suivant les circonstances.

Olivier Bessaignet : donc finalement de garder un rythme créatif dans la session plutôt que d’être ralenti ou plombé par résoudre les problèmes techniques, en séances, il vaut mieux que ça avance rapidement…

Olivier Marot : ah oui, en séance on ne résous rien, on trace la route !

Olivier Bessaignet : et au niveau du jeu, le Groove, la mise en place ?

Olivier Marot : voilà, la mise en place, c’est sinequanone, évidemment, il faut être en place. Mais ce n’est pas forcément une mince affaire, c’est une concentration constante. E tpuis le groove, effectivement, c’est à dire jouer avec les circonstances du batteur, du bassiste, se marier entre musiciens, être vraiment mariés dans un même élan rythmique et beaucoup plus subtile. Ce n’est pas faire que des double croches !
Et puis évidemment la propreté du son et la propreté de ton jeu, c’est à dire le jeu même du guitariste par rapport aussi à un son.

Olivier Bessaignet : et s’inclure dans un mix ?

Olivier Marot : oui, il y a une projection directe. Et si possible avoir quasiment le son fait comme si c’était déjà dans un mix au moment de la prise, ce qui fait que tout le monde à déjà un recul immédiat sur la finalité.

Comment jouer en place lorsqu’on s’enregistre ?

Olivier Bessaignet : J’ai pu remarquer que pour les guitaristes en particulier, mais aussi pour d’autres instruments comme les batteurs, la difficulté lorsqu’ils s’enregistrent, c’est de garder l’énergie, comme sur scène, quand on est poussé par l’interaction, l’adrénaline qu’envoi le public, et en séance d’enregistrement, de garder cette énergie, tout en restant « cool » pour bien jouer en place…

Olivier Marot : oui, car en fait jouer précis, cela ne veut pas dire jouer « froid ». On peut décider de jouer Rock ou « crad », et en fait cela demande la même précision, la même concentration.

Olivier Bessaignet : dis-moi, en tant que producteur et ingénieur du son, tu enregistre beaucoup de groupes dans ton studio d’enregistrement, en particulier des indépendants, qui peuvent avoir du succès, en tout cas même le feu sur scène, être de très bons musiciens, et donc c’est en train de bien marcher pour eux avec la scène etc, donc ils veulent concrétiser quelque chose : un premier album, ou un deuxième album, peut-être ils ont autoproduit le premier, ils veulent que le deuxième soit plus sérieux, et donc au moment d’arriver en séance d’enregistrement, ça peut des fois tourner assez rapidement à l’épreuve de suivie… !

Olivier Marot : eh bien écoute, il y en a même qui disent en ré-écoutant leurs prises « non attend, ce n’est pas moi qui ait joué ça… il y a un problème avec ta carte son, ta table de mix ! » alors que non, non…

Olivier Bessaignet : ce que tu me dis c’est qu’il peut y avoir un décalage entre ce que l’on ressent lorsqu’on joue, lorsqu’on est dans l’énergie, et la réalité de ce qui est imprimé sur la bande ?

Olivier Marot : exactement, et je pourrais même te dire que beaucoup tombent de haut !

Olivier Bessaignet : est-ce que tu peux nous donner un exemple de ce dont tu parles ? Et en fait comment savoir en tant que musicien comment s’évaluer soi-même et savoir si on a joué suffisamment en place ou pas ?

Analyse d’un exemple mal joué

Olivier Marot : comme on peut voir à l’écran, j’ai pris l’exemple d’un bassiste par rapport à une batterie puisqu’on voit bien visuellement ce que ça donne. Donc on voit les premières prises qui sont plutôt en avant du temps, ou en avant du pied de grosse caisse ou de caisse claire…

Olivier Bessaignet : attends, dis-moi juste une chose : juste pour situer le contexte, donc c’est un groupe qui est « bon », on prend cet exemple de ce qui bassiste qui est un bon bassiste…

Olivier Marot : oui, il est même professeur…

Olivier Bessaignet : ok, un professeur de basse ! Depuis combien de temps qu’il fait de la basse ?

Olivier Marot : probablement 12 ou 15 ans…

Olivier Bessaignet : d’accord ! 12 à 15 ans de basse, et donc excellent sur scène, le showman et tout…

Olivier Marot : voilà, mais pas forcément beaucoup d’expérience en studio, surtout notamment ce qui cloche c’est le manque d’expérience d’enregistrement, parce qu’il aurait pu s’enregistrer lui-même et voir un petit peu ses défaut par exemple. Donc là il a été un petit peu bille en tête, et en fait avec la batterie ça pêchait sur certains moments qu’on peut voir ici.

Olivier Bessaignet : Donc qu’est-ce qu’on voit à l’écran exactement ? Il n’est pas suffisamment sur le temps, c’est ça ?

Olivier Marot : oui voilà, on voit que les premières prises, elle sont carrément devant le temps, et bon les dernières sont un peu meilleures, et puis j’étais obligé après de recaler systématiquement et j’avais énormément d’édition pour avoir quelque chose de correct.

Olivier Bessaignet : donc une tendance générale à jouer devant le temps ? A être un peu stressé ou nerveux ?

Olivier Marot : oui, c’est typique, c’est systématique. Souvent il y a des groupes qui jouent 10 points en avance, c’est à dire à un tempo « plus 10 ». Donc en fait là ça pêche, il aurait suffit qu’il joue juste un peu plus « posé ». Là le bassiste ne suivait pas assez, suivant son expérience.

Comment jouer plus en place ?

Olivier Bessaignet : Alors dis-moi en tant que musicien, comment est-ce que je peux savoir si je joue suffisamment en place ou pas ?

Olivier Marot : le mieux, c’est de s’enregistrer, et en se ré-écoutant, de s’auto-corriger. Par exemple avec un exercice rythmique, et aussi un exercice mélodique lié à des modes ou des gammes, où il y a une certaine difficulté dans le jeu à placer ses doigts ici ou là, dans certaines cases, ce qui peut freiner la mise en place.

Olivier Bessaignet : les deux exercices dont tu parles font partie d’une série d’exercices, même toute une méthode de guitare que tu as mise au point pour s’entraîner à la précision et à la propreté du jeu avant de s’enregistrer. Alors comment est-ce que tu en es venu à créer cette méthode ?

La Méthode de guitare :

Olivier Marot : au départ j’ai créé ces exercices pour moi-même, pour m’entraîner à des séances Pro ou en groupe, aussi sur scène. Il s’agit d’une synthèse de différentes méthodes que j’ai rencontré depuis le début que j’apprends la musique et la guitare, et que j’ai pu expérimenter au fil des années, avec des mises à jour jusqu’à aujourd’hui, des « updates ». En fait j’ai souffert d’un manque de synthèse de la part de certains professeurs, et moi-même j’avais envie de synthétiser, de rassembler plusieurs méthodes pour m’en servir à la meilleure performance.

Olivier Bessaignet : d’accord. Tu as même monté une école ?

Olivier Marot : oui, c’est un centre de formation professionnel agréé dans lequel j’enseigne cette méthode, qui est une formation complète…

Olivier Bessaignet : depuis quand est-ce que tu fais ça ?

Olivier Marot : depuis 1999. Les résultats sont assez rapides, puisqu’en 3 mois, on peut obtenir un niveau « pro ».

Olivier Bessaignet : ok, et ça s’adresse à quel type de personne ? Quel niveau ?

Olivier Marot : Par exemple les exercices sont regroupé débutants / semi-pros / pros.

Olivier Bessaignet : alors qu’est-ce qu’il y a au programme ?

Le principe de la méthode : comment apprendre à jouer de la guitare

Olivier Marot : il y a 8 cases, huit parties d’un quart d’heure, ce qui fait 2h d’entraînement quotidien.

• Pour le premier quart d’heure, c’est une méthode où on tape sur les genoux du rythme pour le travail du solfège rythmique, qui est appliqué directement à des problèmes de mise en place rythmique.
• Ensuite on adapte ces rythmes à la guitare,
• on travaille sur 32 exercices mélodiques et rythmiques typiques sur des modes et différents plans…
• qu’on enregistre sur 20 rythmes de batterie, ce qui va nous permettre de savoir si on est en place ou pas, et de noter notre performance en tempo.

Olivier Bessaignet : donc on s’enregistre et on se ré-évalue en se ré-écoutant ?

Olivier Marot : c’est ça, on pratique l’auto-correction. Il y a aussi une part pour l’improvisation, à travers les exercices du quotidien, et puis on note tout ça pour voir notre correction.

Olivier Bessaignet : Il y a même un suivi ?

Olivier Marot : En effet, ces 3 mois sont regroupés en 13 semaines, puisque 3 mois, cela fait 13 semaines, et donc ces 13 semaines représentent 13 petits groupes de travail hebdomadaire dans lequel il y a un suivi du quotidien.

Olivier Bessaignet : d’accord. Donc tu abordes tout ça dans tes stages. Et maintenant est-ce que tu peux nous montrer justement ces 2 application : un exercice rythmique et un exercice mélodique dont tu parlais tout à l’heure ?

2 exercices pour évaluer votre mise en place : rythmique et mélodique

Olivier Marot : oui, tu vois ce qui est typique, c’est un rythme avec 2 notes, avec un truc un peu chaloupé, qu’il faut voir avec une batterie pour voir si on est en place justement, et puis un exercice mélodique typique sur le 7ème mode en gamme de do, avec 4 notes qui montent, on reconnaît assez facilement ce genre d’exercice (il joue)… etc, et on redescend. Et ça c’est vraiment typiquement les exercices qu’on a à faire en tant que guitariste.

Olivier Bessaignet : … sur la batterie !

Olivier Marot : … mais l’enregistrer sur la batterie, s’écouter, et s’auto-corriger. Et tant qu’on n’est pas content, on refait.

Évaluation n°1 : Rythmique

Olivier Marot : alors à la base, c’est très simple, il y a 2 notes : do et ré sur la corde de sol, la 3ème en partant du bas, 5ème case, 7ème case : ré – do. Jouer avec la batterie.

Évaluation n°2 : Mélodique

Olivier Marot : sur le mode VII, 7ème case, gamme de do majeure, ça fait 1-2-4, 1-2-4, 1-3-4, 1-3-4, 2-4, 1-2-4. On appliquer un petit schéma mélodique qui monte : 4 notes qui montent, et on revient à la 2ème, puis 4 notes qui montent, on revient à la 3ème, 4 notes qui montent, etc.
On applique cela avec un rythme lent à tempo 70bpm pour voir si on est en place.
C’est la même chose avec le « gros son », mais c’est moins précis.

Un Cours de Guitare Gratuit en ligne

Olivier Bessaignet : et bien je vous propose de faire ce test maintenant chez vous : enregistrez-vous sur ces 2 exercices et déterminez par vous-même si vous êtes suffisamment en place ou pas, tout en envoyant assez d’énergie.

Olivier Marot : Plus une vidéo gratuite d’initiation à cette méthode.

Olivier Bessaignet : Donc, pour :

1. télécharger la session gratuitement,
2. faire le test chez vous,
3. visionner l’initiation gratuite,

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Alors à tout de suite dans la prochaine vidéo.